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Échapper à la tristesse est une chose impossible. S'aimer nous-mêmes est quelque chose de difficile. On doit apprendre à aimer nos défauts, faire confiance à nos qualités, ne pas avoir peur d'être nous-mêmes. C'est facile de se perdre en chemin et de sombrer. Se laisser chuter au fond d'un ravin. Avoir le courage de tendre la main, arrêtez de penser que c'est une honte de demander de l'aide. Pourtant c'est dur. Les mots refusent de sortir. Notre corps refuse de bouger. Notre esprit s'évade. Loin, si loin. On se laisse submerger, emportés par le courant d'un océan de larmes devenu trop grand. Alors on reste là, dans ce ravin, dans cette mer. Que si on y croit assez fort, une cordelette va apparaître comme par magie, nous sortir de là, nous sourire. Qu'une bouée viendrait nous empêcher la noyade. Mais plus le temps passe, moins on y croit. Coincé dans une boucle sans fin, entre des morceaux d'espoir fragilisé et le désespoir.

Peut-être que tout s'arrêtera. Que si on ferme les yeux, tout recommencera. Laisser notre cœur battre. Laisser notre tête rêver. Laisser notre âme voler. Loin de cette misère absurde. De ces disputes sans queue ni tête. Cette société inégalitaire. Du monde en lui-même. Juste être seul, vivre pour de bon, souffler sans encombre. Pourtant on est là, enfermé dans ce gouffre, étouffé par la pluie. On se crée une utopie. On attend. On attend quoi exactement? De l'aide sans appel à l'aide. De secours sans appel au secours. Un SOS inaudible, invisible. On espère qu'un être saura l'entendre. Qu'un être saura le voir. Transpercer notre cœur d'une chaleur pour braver le froid. On attend l'exception. Cette personne qui nous sauvera.

Alors je suis là. J'écris ces mots en attendant que l'orage passe.

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